Philosophie (Mathieu Berthaume)

par Mathieu Berthaume

Cette année 2015-2017 le thème des cours est:

L'esprit de la poésie

  • Vendredi 7 Octobre 2016 à 19h30 au Pavillon Duhamel
  • Vendredi 2 Décembre 2016 à 19h30 au Pavillon Duhamel

Présentation du cours

La poésie ne se réduit pas à l'art d'écrire des poèmes. Au-delà de cet art, elle est un esprit, c'est-à-dire une certaine façon de voir le monde, ou plutôt : une façon de percevoir quelque chose de la nature du monde. Ainsi la poésie n'est-elle pas une simple fantaisie de l'imagination : un artifice ; elle porte un regard de vérité.

Ce regard, qui a certainement toujours existé, existe aujourd'hui sur un mode discret. L'esprit dans lequel se reconnaît la Modernité, à laquelle nous appartenons encore, est celui de la raison mesurante et calculante, celui de la science et de l'économie politique, celui de la bureaucratie et des assurances.

Dans cet esprit-là, la poésie a peu de place. Et pourtant, sous l'autorité de cet esprit-là nous étouffons, et la poésie pourrait bien offrir l'une des ouvertures dont nous avons besoin.

Quel est alors l'esprit de la poésie ? Que peut-il nous apporter d'autre que de jolis poèmes ? Comment lui accorder une place dans le champ notamment des décisions de la vie (dont les décisions politiques) ?

pour mémoire, les cours des années précédentes

2015-2016

La politique et la joie

Tout le monde s'accorde à le dire : notre monde est en crise. On ne dit pas seulement "le monde change", ou "le monde se transforme", mais on perçoit ce changement et cette transformation avec douleur et avec crainte envers l'avenir. Le réchauffement climatique et les bouleversements qu'il promet, l'accroissement des pollutions diverses, en sont des symptômes parmi d'autres.

Dire, avec l'inquiétude qui nous habite, que "le monde est en crise", c'est dire que "le monde manque de joie". Les deux expressions sont synonymes. Cette année, nous essaierons de définir ce qu'est la joie, que nous distinguerons du plaisir, ou des plaisirs, car notre monde qui manque de joie ne manque pas de nous proposer en revanche des plaisirs sans cesse renouvelés et en nombre toujours plus grand.

Sommes-nous toujours capables d'éprouver de la joie ? Où pouvons-nous la trouver aujourd'hui ?  Et comment pouvons-nous fonder sur elle un nouveau rapport au monde qui nous fasse sortir des politiques de gestion de la crise, c'est-à-dire de gestion de l'inquiétude, qui sont celles qu'on nous propose aujourd'hui ? - Telles seront nos questions

2014-2015

La liberté, la conscience et la raison
 Je présenterai la liberté comme le concept clé de la modernité, celui à partir duquel il me semble possible de penser, dans ses diverses dimensions (scientifique et politique notamment), la modernité. Pour les séances suivantes, je déroulerai le fil, et aborderai vraisemblablement ces autres concepts essentiels de la modernité que sont la conscience et la raison. L'idée, cette année encore, c'est d'interroger cette modernité dans laquelle nous vivons au moins depuis le 17ème siècle et qui va mal, ou qui du moins ne plaît pas à tout le monde en contradiction avec les espoirs de progrès dont elle était porteuse.
 

 2013-2014

La Sagesse des Anciens

 La philosophie a pour fonction de nous permettre d’y voir plus clair là où règne la confusion. Aux époques où la confusion est la plus grande, et qu’on appelle les époques de crise, la philosophie fait sentir sa nécessité plus fortement que jamais. Or, la crise est le produit d’une contradiction. Notre crise, celle qui s’est saisie de notre époque et qu’on ne saurait réduire à ses seules dimensions économique et financière, contredit la conception que nous nous étions forgés de l’avenir depuis le siècle des Lumières : notre présent ne semble plus nous acheminer vers un avenir synonyme de Progrès !
            C’est dans une période de crise aussi que la philosophie est née, en Grèce, autour du Vème siècle avant J.C. Elle est née pour penser un changement d’époque dont elle n’était pas la cause. Plus précisément, elle est née avec la question : est-il encore possible d’être sage ? Assurément, cette question reste d’actualité. Le cours de cette année sera consacré à en explorer le sens.

 Pour aller plus loin

Le terme de "philosophie", sa naissance pythagoricienne et l'interprétation qu'en donnent Socrate et Platon, obligent à se demander ce qu'est cette sagesse perdue dont il est l'aveu d'un amour. En clair : le mot "philosophie" dit qu'il n'est plus possible de se prétendre sage et qu'il ne reste qu'un amour -nostalgique -  de la sagesse. Quelque chose est arrivé qui a transformé la forme logique du rapport au monde.

Ce rapport au monde qui précédait - l'animisme- était la forme qui permettait la sagesse. La sagesse n'est en rien une vertu, comme l'ont cru des philosophes plus tardifs (Epicure, les stoïciens, etc.), mais une structure. Les deux essais suivants sont une tentative de description logique de cette structure:

la-sagesse-des-anciens.pdf la-sagesse-des-anciens.pdf

essence-de-la-possession.pdf essence-de-la-possession.pdf

 

Présentation de l'intervenant

Mathieu Berthaume est professeur de philosophie pour les classes terminales du Lycée des Mureaux.

Il est diplomé en philosophie et en logique, co-auteur de l'actuel manuel de philosophie pour les élèves de série générales chez Hatier

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Date de dernière mise à jour : 09/08/2017